Les 10 commandements du mastering vinyle !

Vous êtes artiste et vous voulez faire presser vos morceaux en vinyle ? Diggers Factory vous accompagne dans cette démarche en vous offrant un service de mastering pour vinyle de qualité, en partenariat avec Color Sound Studio. Mais comment ça fonctionne, et quels sont les points à respecter pour obtenir le meilleur rendu possible ? Nous avons demandé à David, l’expert de Color Sound, de nous donner ses 10 conseils pour réussir son mastering pour vinyle. Les voici …

• Ne fournissez pas des titres masterisés pour le numérique avec un niveau sonore trop fort.

• Gardez le format d’origine de votre mixage. Laissez l’ingénieur mastering s’occuper d’une éventuelle conversion !

• Faites attention aux sibilances des voix (sons « s »). Elles peuvent poser problème lors de la gravure du vinyle ! Si votre mix a une voix très claire, n’hésitez pas à envoyer à l’ingénieur la piste vocale et la piste instrumentale séparément. Cela lui permettra de traiter les sifflantes et d’optimiser la gravure du vinyle ainsi que la définition des fréquences concernées (entre 7khz et 14khz).

• Les basses fréquences sur le vinyle doivent être bien gérées au niveau de la phase ! Par exemple, évitez une basse trop large dans les 80 Hz. Il est préférable de couper les basses dans la phase en dessous de 120 Hz (selon les morceaux bien sûr). Cela a une influence importante sur le temps de lecture du vinyle car plus il y aura des « erreurs » de phase et d’autres soucis dans les fréquences hautes, moins le niveau sonore sera bon et plus le disque tournera vite ! Ainsi, mettre 14 minutes avec un niveau sonore trop fort sera un problème : il faudra prendre des mesures, qui parfois sont faites sans votre accord au moment du cutting… Quand vous recevrez le test pressing, vous risquez d’avoir des mauvaises surprises ! Ainsi, un petit « low cut » à 30 Hz avec une pente raide ne sera pas superflu.

• une sécurité pour le graveur. Par exemple, cela évitera une surchauffe du « burin » ou des distorsions sur votre vinyle.

• Ne compressez pas trop votre titre et laissez de la marge à l’ingénieur qui pourra ajouter, grâce aux machines analogiques, la touche « pro » et embellir les titres avec une belle harmonie sur un album par exemple.

• Il faut savoir que contrairement aux idées reçues et au numérique, la matière du vinyle est plutôt un inconvénient qu’un atout. En effet, à cause de toutes ces petites contraintes, nous avons finalement moins de précision ! Alors pourquoi le son est-il souvent plus chaleureux, plus enveloppant ?… Les albums mythiques sont toujours dans vos esprits avec le son parfait sur vinyle. Mais si vous regardez le niveau sur le vinyle, il y a toujours la même astuce : ne pas mettre les niveaux à fond ! Notre partenaire privilégié a eu la chance d’apprendre le métier avec M. André Perriat, surnommé « Dédé ». Et c’est lui qui en parle le mieux : « Il me faisait écouter, comparer et analyser de bon matin vers 6 heures ! En 2006, nous avions même retrouvé l’histoire de l’album Thriller avec les différentes versions. Tu te prends une bonne gifle avec les re-masterings de plus en plus mauvais quand tu avances dans le temps. Vos vinyles ont de la dynamique et cela permet de mettre un bon volume sur l’ampli, qui ne reproduit donc pas un mastering forcé et non adapté à ce type d’écoute qu’est le vinyle.

• Ne vous fiez pas aux idées reçues avec les vinyles 180 grammes et leur « qualité supérieure ». Selon la platine, le réglage du bras et autres détails, le 180g est beaucoup plus dur à la lecture et peut être un gros inconvénient sur certains systèmes, et la différence de qualité audio entre 140g et 180g n’est pas évidente… Alors vive les 140 grammes et les économies de matières premières !

• Pour terminer : la durée. Pas facile de ne pas vous ennuyer de points techniques, mais il faut bien ajuster vos durées par face. Pour faire simple : un album de 20 minutes par face aura un niveau correct pour une écoute salon en mode 33 tours.

• Un EP de 4 titres, format assez courant dans le milieu, ne devrait pas dépasser les 14 minutes par face en 33 tours pour garder un niveau moyen, même si finalement tout dépend aussi du style du mix qui influencera la gravure.

• Enfin, choisissez de vrais professionnels avec de vraies références car votre musique est unique !